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LES GRANDS PEINTRES SYMBOLISTES

 

Catégorie : Peinture

 

 

 

 

 

 

Alphonse Osbert : Chant du soir (1906)

 

   

   Les peintres symbolistes, qui réagirent par rapport au courant dit du réalisme (un mouvement artistique apparu en France et en Grande-Bretagne au milieu du XIXe siècle, et qui affirmait sa différence quant au romantisme, en se caractérisant par une quête du réel, une représentation brute de la vie quotidienne et l'exploration de thèmes sociétaux), développèrent leurs écoles pendant la seconde moitié du XIXe siècle et les débuts du XXe. Ils choisirent de retourner - mais en les projetant vers l'avenir - vers les sources de l'imaginaire issues du romantisme, et même, comme nous le verrons pour les préraphaélites, en direction du Moyen-Âge. Il faut signaler que le symbolisme ne toucha pas que le domaine de la peinture, puisque des poètes tels que Baudelaire (1821-1867), Rimbaud (1854-1891), et Verlaine (1844-1896), ou encore Mallarmé (1842-1898), doivent être considérés comme des symbolistes ou peuvent être perçus comme liés plus ou moins aux écoles picturales symbolistes. Il est évident que ces peintres voulurent réactiver l'imaginaire après la période du réalisme, sachant qu'un art qui n'évolue pas est un art qui ne peut que finir par mourir. Je vais m'intéresser successivement à des cas précis de préraphaélites anglais, des exemples de symbolistes français, et à l'immense peintre autrichien que fut Gustav Klim, sur lequel je reviendrai d'une manière plus approfondi dans un article ultérieur...

 

   Les préraphaélites ne sont pas vraiment une "école", en raison de leur manque de style homogène entre les peintres ; mais, ils avaient les mêmes objectifs. Ce courant se développa à l'époque de la reine Victoria (qui règna de 1837 à 1901), avec comme point de départ l'année 1848. Ces peintres portèrent leur attention sur des caractères très précis, tels que l'importance de l'image de la femme et les légendes médiévales - notamment en rapport direct avec les drames lyriques composés par Richard Wagner (1813-1883). Ce mouvement avait des rapports avec la peinture des maîtres italiens du XVe siècle, prédécesseurs de Raphaël (1483-1520), comme modèle à imiter, mais bien sûr en les actualisant. Les œuvres des peintres préraphaélites avaient pour fonction d’être morales, mais cela n’excluait pas leur désir d’esthétisme. Le but de ces artistes était de s’adresser à toutes les facultés de l’Homme : son esprit, son intelligence, sa mémoire, sa conscience, son cœur… et non pas seulement à ce que l’œil voit. Les préraphaélites aspiraient à agir sur les mœurs d’une société qui, à leurs yeux, avait perdu tout sens moral depuis la révolution industrielle. Ils voulaient retrouver la pureté artistique des primitifs italiens, prédécesseurs de Raphaël, notamment en imitant leur style. Ils privilégiaient le sens du détail et les couleurs vives. A propos de l'image de la femme, je précise que, dans l'art préraphaélite, elles sont vues à la fois comme des anges salvateurs (telle la Béatrice de Dante), ou des beautés dangereuses. Les femmes représentées sont le plus très souvent des symboles : personnages bibliques, mythologiques… bien plus que des personnes. Parmi les plus important parmi les peintres préraphaélites, je citerais Edward Burne-Jones (1833-1898), Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), John Everett Millais (1829-1896), William Holman Hunt (1827-1910), John William Waterhouse (1849-1917), etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

Edward Burne-Jones : Les Escaliers d'or (entre 1876 et 1880)

 

 

 

 

 

 

 

Dante Gabriel Rossetti : Lady Lilith (1) (entre 1866 et 1888)

 

 

   Parmi les peintres symbolistes français, je relèverais Odilon Redon (1840-1916), Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), Gustave Moreau (1826-1898), Alphonse Osbert (1857-1939), Gaston Bussière (1862-1928), etc. On pourra remarquer en premier lieu les aspects vaporeux et oniriques particulièrement centrés sur l'image de la femme et les sociétés de l'Antiquité grecque. Puis, en second lieu, on constate la connexion établie avec les personnages des grands drames wagnériens...

 

 

 

 

 

 

Odilon Redon : Initiation à l'étude. Deux jeunes femmes (1905)

 

 

 

 

 

 

 

 

Gaston Bussière : Yseul la blonde (date précise inconnue)

 

 

   J'en arrive à l'autrichien Gustav Klimt (1862-1918), un immense créateur, qui fut l'un des membres les plus en vue du mouvement de l'Art nouveau et de la Sécession de Vienne. Klimt est connu pour son utilisation de l'or dans les peintures, ce qu'il découvrit après avoir vu des mosaïques byzantines de Ravenne. Il s'intéressa à plusieurs types de représentations, mais lui aussi fut parfois attiré par l'Antiquité grecque - au niveau mythologique (ainsi avec son tableau "Athena"). Je ferai plus tard un article pour notre blog qui sera consacré à Klimt en tant que tel - pour l'ensemble de ses œuvres. Ici, ce n'était que pour une première approche, afin de le replacer par rapport au courant pictural symboliste pris dans son ensemble...

 

 

 

 

 

 

 

Gustav Klimt : Le Baiser (1907)

 

 

(1)- Lilith est un démon féminin de la tradition juive. Elle est à l'origine un démon mésopotamien. Dans les légendes juives qui se répandent au Moyen Age, Lilith est présentée comme la première femme d'Adam, avant Ève. Il s'agit donc bien plus d'un personnage mythologique que censé être religieux, par rapport à l'Ancien Testament.

 

 

 

Jean-Luc Lamouché

 

 

7 mars 2019

 

 



10/03/2019
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