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Cinéma


LE KID : UN GRAND CHAPLIN

 

 

 

Catégorie : Cinéma

 

 

 

 

Réalisateur : Charlie Chaplin - 1921

 

 

 

 

 

 

 

 

Une affiche du film

 

 

 

 

   "Le Kid" (ou "The Kid") est un film de Charlie Chaplin, qui date de 1921. Ce fut le premier long métrage de Chaplin, et, en ce sens, "Le Kid" fait partie des films les plus importants de l'histoire du cinéma... Un enfant est abandonné par sa jeune mère désemparée au moment de sa naissance parce qu'un homme a abusé d'elle. Cette femme décide alors de l'abandonner, avec un mot - une lettre justifiant son acte - sur la banquette arrière d'une voiture cossue. Passent à ce moment deux vilains lascars qui volent la belle voiture, mais le bébé se manifeste. Les deux affreux bonshommes prennent alors la décision d'abandonner l'enfant dans une petite rue d'un quartier populaire. Le nouveau-né se retrouve ainsi abandonné une deuxième fois au coin d'une rue après que la voiture ait été volée. Et c'est là que Charlot le recueille et prend la décision de l'élever à sa manière. Quelques années plus tard, nous retrouvons Charlot exerçant la profession de vitrier, aidé, et de quelle façon, par Le Kid ! L'aventure commence... Entre petits boulots et petits délits, Charlot et Le Kid vont essayer tant bien que mal de survivre à la misère. Mais, après avoir amené un jour l'enfant chez le médecin, les services sociaux finissent par s'en mêler. L'homme et l'enfant s'enfuient, tandis que la mère, ayant depuis le début regretté son acte, finit par réapparaître...

 

 

 

 

 

 

 

 

Charlot et Le Kid enlacés

 

 

 

   Nous avons deux personnages aux destins opposés. Charlot, le vagabond, vit d'expédients. Il ne sera jamais riche... Mais la ruse et la débrouillardise seront ses éléments de survie. De l'autre côté, la mère est une femme délaissée, désespérée, qui se trouve dans l'obligation de se séparer de son bébé. Durant cinq ans, le brave homme fait de son mieux afin que l'enfant puisse au moins manger à sa faim et qu'il puisse aussi lui être utile dans son métier de vitrier. Charlot fut en effet dans l'obligation de se trouver un métier pour avoir un logement et élever ce gamin qui un jour lui donnerait un sérieux "coup de main" afin de faire prospérer les affaires de son père adoptif... La mère, quant à elle, ne se remet pas de son acte d'abandon. Devenue une cantatrice célèbre, elle tente de se racheter en offrant des jouets aux enfants des quartiers pauvres. Elle soulage sa conscience de cette façon, mais le tourment la poursuit, et son enfant lui manque. Il doit avoir changé, et elle voudrait tant au moins pouvoir l'apercevoir. Pour Le Kid, la tendresse de Charlot est une aubaine, et il exerce consciencieusement son rôle de "vitrier" au nez et à la barbe du policier du quartier. Mais l'administration, inhumaine, va tout faire pour séparer Charlot de son protégé en voulant placer l'enfant dans une institution. La maman, toujours en quête d'indices pour retrouver son fils, arrivera t-elle à le revoir enfin, et Charlot réussira t-il à récupérer son jeune protégé... ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Kid... Charlot... et le flic...

 

 

Intégrale de "Le Kid" : cliquer sur le lien ci-dessous

Choisir le français en cliquant sur le carré blanc vers le bas à droite / puis sur la roue dentée Paramètres / ensuite Traduire automatiquement / et Français en cliquant au bon endroit en faisant féfiler le dérouleur

https://www.youtube.com/watch?v=q1U0eKOOwsQ

 

 

 

   Il s'agit d'un film (qui ne dure qu'une heure) sur lequel tout a été dit. C'est un moment de bonheur, d'émotion, et de révolte, agrémentés d'une pincée de gags dont le réalisateur avait le secret. Tout cela fournit un cocktail d'une merveille absolue. Ce film est très fort et incisif lorsqu'il nous montre les autorités poussées par des lois hostiles envers les pauvres - une situation que Charlie Chaplin pointe fortement. L'Amérique de cette époque apparaît comme une nation sans avenir pour les déshérités. La misère ira à la misère, et l'argent à l'argent. Le travail se fait rare, ce qui est démontré dans le film par ces voleurs qui se mettent au volant d'une voiture de luxe, cette femme, simple outil de plaisir pour un homme, contrainte de se débarrasser de son enfant (quitte à vivre une existence torturée par le remord). Nous avons aussi ce vagabond fataliste vivant d'expédients, Charlot, et c'est justement de cet être démuni que viendra la dose d'humanité qui habite cette œuvre. Un chef-d'oeuvre indispensable du septième art, qui mêle le comique et le tragique, avec une musique magnifique signée Charlie Chaplin (plus un extrait de la sixième symphonie de Tchaïkovski). Au niveau des acteurs, il y a bien sûr d'abord Charlie Chaplin (sublime, capable de nous faire rire, mais aussi pleurer). Puis, Edna Purviance (la mère, émouvante, admirablement interprétée). Ensuite, Tom Wilson (le flic de service, chargé, avec son terrible regard débordant de hargne, de débusquer les pauvres). Et Jackie Coogan (l'enfant, Le Kid, craquant, bouleversant, et étonnant, dans ce rôle très délicat d'enfant rejeté par la société américaine). Avec ce film, on se trouve face au génie de Chaplin. Il faut dire que tous ces acteurs du cinéma muet avaient un talent considérable pour faire ressortir les sentiments, les joies, et les peines, de leurs personnages...

 

 

 

 

 

 

Christian Alinat

 

 

 

14 août 2019

 

 

 

 


16/08/2019
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INTOLERANCE

 

 

Catégorie : Cinéma

 

 

 

 

Réalisateur : David Wark Griffith - 1916

 

 

 

 

 

 

 

 

Une affiche du film

 

 

 

   "Intolérance" (ou "Love's Struggle Throughout the Ages") est un film muet, une superproduction à caractère historique et humaniste que David Wark Griffith réalisa en 1916 au moins en partie lorsqu'il s'était rendu compte des polémiques qu'avaient suscitées contre lui son œuvre "Naissance d'une Nation" (ou "The Birth of a Nation"), qui était sortie en salle l'année précédente. On peut donc dire qu'il chercha peut-être, avec ce film unique pour l'époque, à se faire pardonner pour avoir pris le parti des Sudistes et même mis en scène à un moment - de manière positive - le Ku Klux Klan. "Intolérance" présente une conception extrêmement originale, puisqu'il est découpé sous la forme de différents tableaux mettant en évidence les souffrances infligées par l'homme envers ses semblables à travers certains moments de l'histoire de l'humanité. Dans tous les grands manuels d'histoire du cinéma, et lorsque l'on voit ou revoit ce film inoubliable, on comprend pourquoi cette production est très souvent considérée comme un chef-d'œuvre magistral et caractéristique du génie de Griffith, ceci dans tous les domaines : pour l'écriture du scénario, la direction des acteurs, la mise en scène, les décors, et bien sûr le montage, etc...

 

   Au niveau du scénario, et à travers l'image d'une femme berçant un enfant (l'actrice Lilian Gish) entre chaque moment alterné plusieurs fois, quatre épisodes de l'intolérance sont racontés. Ces époques sont les suivantes : il y a la répression des grèves aux Etats-Unis, la Passion du Christ, le massacre de la Saint-Barthélémy, et Babylone dans l'Antiquité. Dans presque tous ces épisodes, l'intolérance l'emportera sur l'amour. D'abord, aux Etats-Unis au début du XXe siècle, il y a l'intolérance d'un groupe de femmes, décidées à combattre l'immoralité, et qui va être l'élément déclencheur d'une grève dans une minoterie, qui mènera le héros à la pauvreté et au crime, puis à la pendaison (à laquelle il échappe in extremis)... Ensuite, au début de l'ère chrétienne, on assiste à l'intolérance des pharisiens, notamment lors de la réunion du Sanhédrin, et qui mène à la Crucifixion de Jésus... Puis, en France, au XVIe siècle, on assiste à l'intolérance des catholiques, menés par Catherine de Médicis, qui sera la cause du massacre des protestants lors de la Saint-Barthélémy : un épisode des Guerres de religion sous Charles IX... Enfin, il y a Babylone, à l'époque chaldéenne, lors du conflit entre Balthazar et Cyrus, et où la chute de la cité est due à des dissensions entre les adeptes du dieu Baal et ceux de la déesse Ishtar...

 

 

 

 

 

 

 

 

Episode avant le massacre de la Saint-Barthélémy

 

 

 

 

 

 

 

 

Episode de Babylone avant l'arrivée de Cyrus

 

 

 

Intégrale de "Intolérance" : cliquer sur le lien ci-dessous

https://www.youtube.com/watch?v=-zzXYPJAGkg

 

 

 

   "Intolérance" fut présenté en septembre 1916, mais cette fois-ci, le succès fut nettement moindre que celui de "Naissance d'une Nation". Griffith venait de fonder avec Thomas H. Ince et Mack Sennett la firme Triangle. L'échec commercial du film en entraîna la chute de cette firme, car le prix de la superproduction fut vraiment considérable, le film ayant fait travailler 60.000 figurants, ouvriers, techniciens, et acteurs, sans oublier le nombre incroyable des assistants de grande valeur. Au total, il coûta une somme colossale en dollars. Malgré cet échec commercial, "Intolérance" n'en resta pas moins un film très admiré durant les années qui suivirent, en particulier en URSS, où il exerça une grande influence auprès des réalisateurs soviétiques. Ainsi, le grand cinéaste Eisenstein déclara : "Le meilleur du cinéma soviétique est sorti "d'Intolérance". Quant à moi, je lui dois tout".... Cette super-production est incontestablement une œuvre majeure du cinéma et de son auteur. Elle est très ambitieuse par ses dimensions épiques. Le montage est particulièrement ingénieux (bien que les histoires ne se succèdent pas, ce qui dérouta une bonne partie du public), la narration est fluide, et Griffith était arrivé à introduire du suspense dans ces histoires pourtant disparates. Les reconstitutions sont gigantesques, et n'ont pas grand chose à envier à des productions modernes. Cela dit, si les différentes histoires sont toutes bonnes, elles apparaissent tout de même comme étant de qualité inégale. Pour moi, c'est tout ce qui concerne l'épisode lié à Babylone qui apparaît comme le plus exceptionnel, à mettre vraiment au-dessus des autres moments. Le film a beau durer trois heures, on ne s'ennuie pas une seule seconde si on accepte de rentrer dans cet univers que fut le cinéma muet. Bref,une très belle oeuvre, captivante et fascinante de bout en bout. Et c'est aussi une démonstration de force du génie de Griffith, et ceci dans tous les domaines...

 

 

 

 

Jean-Luc Lamouché

 

 

16 juillet 2019

 


16/07/2019
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NAISSANCE D'UNE NATION

 

 

Catégorie : Cinéma

 

 

 

Réalisateur : David Wark Griffith - 1915

 

 

 

 

 

 

 

Une affiche du film

 

 

   "Naissance d'une nation" (ou "The birth of the nation") est un film de David Wark Griffith, qui sortit en 1915. C'est l'histoire de la Guerre de Sécession vue du coté sudiste en passant par l'assassinat du président Abraham Lincoln et les suites de l’après-guerre. Une durée de plus de trois heures, le premier véritable "blockbuster" de l'histoire du cinéma. Reconnu comme un maître parmi les plus grands réalisateurs mondiaux - notamment par Sergueï Eisenstein -, Griffith, avec ce film, a tout apporté au cinéma à l'époque, que ce soit pour la narration ou la technique. Lorsqu'on revoit cette production de nos jours, on reste stupéfait. Le parti pris de Griffith peut par contre évidemment déranger, et même choquer. Mais on était en 1915 et la fin de la Guerre de Sécession n'était pas si lointaine. Beaucoup de Sudistes - dont Griffith lui-même - n'avaient pas encore digéré leur défaite. A noter aussi que le film était tiré du roman "The Clansman" de Thomas F. Dixon Jr., qui était un livre pro-sudiste... Alors évidemment, durant la première partie, le Sud d'avant la guerre semble être un paradis de paix où tout le monde vit en harmonie, maîtres et esclaves dévoués. Durant la deuxième partie, les Nordistes et les hommes de couleur (qui sont joués par des blancs grimés, les seuls acteurs noirs présents étant des figurants) sont montrés sous un jour très négatif (nous y reviendrons). Les hommes cagoulés du Ku Klux Klan apparaissent alors, représentés malheureusement comme des chevaliers libérateurs...

 

 

 

 

 

 

 

Arrivée des membres du Ku Klux Klan

 

 

 

Intégrale de "Naissance d'une nation" : cliquer sur le lien ci-dessous

https://www.youtube.com/watch?v=I3kmVgQHIEY

 

 

 

   Sur le plan cinématographique, il évident que même à l'époque, où la ségrégation raciale atteignait d'incroyables sommets, tout ça n'a pas laissé indifférent, et qu'encore de nos jours, lorsque le film est présenté, sa projection pose le plus souvent des problèmes importants. A l'époque ou le film sortit, le Ku Klux Klan qui, depuis quelques années, semblait endormi, s'était réveillé peu après. Griffith en fut tout à fait conscient et, pour se faire pardonner, il tourna "Intolérance" l'année suivante - une production qui était tout le contraire de "The Birth of the nation". Chef-d’œuvre intemporel néanmoins, le film "Naissance d'une nation" se doit d'être présenté précédé ou suivi d'un commentaire. Grand succès commercial, il a fallu attendre la sortie de la production "Autant en apporte le vent" pour que "Naissance d'une nation" soit détrôné au Box-office. Lillian Gish et Mae Marsh, deux grandes stars du muet, qui ont plus tard joué dans le cinéma parlant, tenaient les deux rôles féminins principaux, entourées d'Henry Wathall, Ralph Lewis, Myriam Cooper, Georges Siegman, et bien d'autres encore... Dans le rôle de l'assassin de Lincoln, on reconnait le futur grand réalisateur Raoul Walsh, de même que l'on peut remarquer le fait que John Ford fait une courte apparition. Au niveau des assistants, les grands noms d'Eric Von Strohein, Allan Dwan, Raoul Walsh, W.S. Van Dyke, sont présents, et peupleront la réalisation hollywoodienne...

 

   Au niveau de l'histoire des Etats-Unis, "Naissance d'une nation" est d'un grand intérêt. En effet, les reconstitutions des combats de la Guerre de Sécession - qui se déroula entre 1861 et 1865 - sont le plus souvent époustouflantes. Cette superproduction servira d'ailleurs de modèle pour les grands films historiques hollywoodiens à venir, même si Griffith lui-même s'était beaucoup inspiré de ce qu'avait réalisé l'italien Giovanni Pastrone pour son film "Cabiria". Avant la guerre en tant que telle, il y a la description caricaturale de la haute-société du Sud et de ses esclaves noirs, montrés dans une optique très bienveillante ou paternaliste de la part des planteurs blancs, alors que parallèlement les Nordistes et "les hommes de couleur" sont présentés comme corrompus, mal élevés, et très violents. Un autre point important de ce film concerne l'assassinat du président Lincoln, qui fut tué en raison de sa volonté farouche (et qui déboucha positivement) de supprimer l'esclavage - puisqu'il faisait partie de ceux que l'on appelait les "abolitionnistes". Il y a enfin ce qu'il faut bien appeler l'affrontement entre deux types de bourgeoisie : celle du Sud, arqueboutée sur sa conception d'un mode de vie traditionnel fondé sur l'économie agricole (les plantations de coton avant toute chose), et celle du Nord, ayant entamé depuis déjà quelques décennies un "take off" - ou décollage - de l'industrialisation, au moins dans certaines zones.

 

 

 

Christian Alinat

 

 

 

14 mars 2019

 


15/03/2019
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CABIRIA : UNE GRANDE FRESQUE HISTORIQUE

 

Catégorie : Cinéma

 

 

 

Réalisateur : Giovanni Pastrone - 1914

 

 

 

 

 

 

 

Une affiche du film

 

 

 

   "Cabiria" est un film de l'époque du cinéma muet qui fut réalisé par l'italien Giovanni Pastrone, et qui sortit en 1914. Ce fut l'un des premiers gands péplums - une fresque historique à grand spectacle - de l'histoire du cinéma. Le poète et dramaturge italien Gabriele d'Annunzio (par ailleurs activiste nationaliste - ce qui est bien dommage) joua un rôle très important pour le scénario de la production, avec le personnage de Maciste (un second rôle pourtant), et les indications de jeu théâtral. L'action du film a lieu pendant la Deuxième Guerre punique, sachant que les différentes gurres puniques furent des conflits armés qui opposèrent Rome et Carthage, ici entre 218 et 202 av. J.-C. Dans cette réalisation gigantesque, Giovanni Pastrone et Gabriele d'Annunzio nous racontent l'histoire d'une petite fille prénommée Cabiria, qui habite au début du film à Catane (en Sicile), près de l'Etna. Lors de l'éruption du volcan, elle est portée disparue avec sa nourrice. Enlevée par des pirates carthaginois, Cabiria est vendue comme esclave à Carthage. Elle se trouve ensuite rachetée par le grand prêtre carthaginois Karthalo, qui avait comme but de la sacrifier au terrible dieu Moloch. Grâce à l'intervention du patricien romain Fulvio Axilla et de son serviteur, le bon géant Maciste, qui avaient tous deux infiltré la ville comme espions, Cabiria finit par être sauvée du temple et des griffes du grand prêtre. Maciste remet alors l'enfant à Sophonisba, la fille du général carthaginois Hasdrubal (frère d'Hannibal). L'argument du film se termine par une histoire d'amour entre Fulvio et Cabiria - devenue une belle jeune femme sous le prénom d'Elissa...

 

 

 

 

 

 

 

 

Le personnage de Maciste : à droite de la photographie

 

 

 

Intégrale de "Cabiria" : cliquer sur le lien ci-dessous

https://www.youtube.com/watch?v=gOWicOwtHa8

 

 

   La critique générale du film..."Cabiria" est considéré comme un film culte par les cinéphiles, avec l'importance et l'ampleur de ses décors, le nombre des figurants, les moyens employés, etc. Ce fut le premier long métrage à utiliser le travelling. L'entreprise eut une dimension ambitieuse, et coûta très cher. J'ajoute que, pour l'histoire du cinéma, l'apparition du personnage de Maciste fut importante ; il devint en effet ultérieurement une sorte de mythe, se perpétuant jusqu'aux années 1950 et durant les débuts de la décennie 1960. Les monuments de stuc du film, dominés par les bains de foules et la marche des légions romaines, tout cela impressionnera fortement le réalisateur américain David Wark Griffith pour la production qu'il créa l'année suivante - une fresque historique (lui aussi), sur les Etats-Unis à l'époque de la Guerre de Sécession, et qu'il intitula "The Birth of a Nation (ou "La Naissance d'une nation"). Et il y eut bien sûr la postérité hollywoodienne de "Cabiria".

 

   L'intérêt historique du film est d'une richesse incroyable. Faisons le bilan : une description de la société romaine antique, le marché aux esclaves de Carthage, la Deuxième Guerre punique, les chefs de guerre mythique que furent le carthaginois Hannibal et le romain Scipion, la traversée des Alpes par les armées d'Hannibal (avec les éléphants, et avec la neige et le froid), et la terrible religion carthaginoise (avec le dieu Moloch), etc. Cette production fondatrice sur le plan cinématographique ne présente par ailleurs pas la moindre faille d'importance sur le plan de l'Histoire. Il nous faut tout de même signaler l'instrumentalisation, par la propagande fasciste, que fit Mussolini par rapport au personnage de Maciste, élément de sécurité et de "virilité", montrant ses muscles, dans le but de réaliser le "bien" de ceux qu'il est censé protéger dans ce film...

 

 

 

 

Jean-Luc Lamouché

 

 

27 février 2019

 


01/03/2019
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