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LA SYMPHONIE A L'EPOQUE "CLASSIQUE"

 

 

Catégorie : Musique classique

 

 

 

 

 

 

 

Vue sur un orchestre symphonique

 

 

   Ce ne furent ni Haydn, ni Mozart, qui inventèrent la symphonie, même s'ils représentèrent l'apogée de celle de l'époque que l'on appelle "classique", et qui sera ici le principal sujet de mon article... Voilà ce qu'il faut commencer à dire, avec ce que fut d'abord le courant du "Sturm und Drang", puis différentes écoles, comme celle de Mannheim, l'école pré-classique de Vienne, ou encore l'école de Berlin, etc. Il convient donc de remonter dans les années 1750-1780 pour comprendre ce qui se passa et qui avait aboutit à Haydn, Mozart, puis au premier Beethoven. Mais, avant cela, et en guise d'introduction, il est nécessaire de signaler que le terme de "sinfonia" - qui ne correspondait absolument pas à ce que devint plus tard la "symphonie" - était apparu en réalité assez tôt, et ceci dès l'époque du "baroque" assez précoce ; en effet, cette expression, ou cette forme musicale, servait à intégrer des passages purement instrumentaux à l'intérieur des opéras, soit en tant qu'ouvertures, soit comme simples intermèdes orchestraux. Mais, entrons directement dans le sujet de la symphonie de la future époque classique avec le courant global du "Sturm und Drang"... 

 

   Le courant du "Sturm und Drang" (ou "Tempête et passion" en français) fut un mouvement politique et littéraire essentiellement allemand, qui se développa pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il succéda à la période du "Aufklärung" (ou des "Lumières") et en marqua la radicalisation sur le plan dramatique. Il fut donc le premier précurseur du pré- romantisme. En musique, ce terme renvoie à une période de la musique classique où prédominait une écriture dans des tonalités mineures, et de ce fait plus aptes à traduire les sentiments - ce que le romantisme finirait par exacerber de plus en plus, en rapport avec "le sens du tragique". Le "Sturm und Drang" fut un mouvement avant tout viennois, qui se développa à la fin des années 1760 et au début de la décennie 1770 (Mozart étant né en 1756). C'est ce mouvement qui donna naissance à la symphonie. Les principaux musiciens à avoir composé dans ce style furent : Carl Philip Emanuel Bach, Johann Christoph Friedrich Bach, Wilhelm Friedemann Bach, Johann Christian Bach, Johann Martin Krauss (tous allemands et fils de Jean-Sébastien Bach), Johann Baptist Vanhall (tchèque), etc...

 

   Parallèlement à ces viennois, la symphonie prit vraiment son essor dans le cadre de "l'Ecole de Mannheim". Celle-ci était un cercle musical qui se forma à Mannheim (Bade-Wurtemberg, au sud-ouest de l'Allemagne) vers 1750. Son fondateur fut Johann Stamitz (germano-tchèque). La "Mannheimer Hofkapelle" désigna à l'origine une école de violon et de direction d'orchestre, puis, progressivement, également une école de composition. Ce développement fut analogue à celui de "l'Ecole préclassique de Vienne" (Wagenseil et Monn : deux musiciens autrichiens), qui la précéda de plus de dix ans, et de celui presque simultané de "l'Ecole de Berlin" (Quantz et les frères Graun, musiciens allemands, et les frères Benda, compositeurs tchèques). Le travail de "l'École de Mannheim" fut déterminant dans l'évolution musicale qui allait conduire du baroque tardif au classicisme viennois et, plus tard, au romantisme. Elle développa donc réellement un style nouveau. Ses membres les plus notables furent Johann Stamitz (1717-1757) - déjà cité -, Franz Xaver Richter (1709-1789), Christian Cannabich (1731-1798), Carl Joseph Toeschi (1731-1788), Ignaz Holzbauer (1711-1783), Anton fils Stamitz (1733-1760), et plus tard Carl Stamitz (1745-1801)... Après avoir mis au point la forme sonate (dans sa conception classique), ces compositeurs devinrent les vrais créateurs de la symphonie - débouchant vers le pré-romantisme. On peut dire que Haydn et Mozart, tous les deux compositeurs de l'apogée de l'époque "classique", et qui donnèrent tout l'essor que l'on connaît à la symphonie, sortirent de ce creuset, de même que - plus tard - le pré-romantisme du premier Beethoven...

 

 

Carl Stamitz : "Symphonie en ré majeur", dite "La Chasse" - Intégrale : cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=fhtIIuzdFVA

 

 

   L'autrichien Joseph Haydn fut donc, avec Mozart, le plus important des compositeurs de l'époque classique située à son apogée. Né en 1732 à Rohrau sur la Leitha (Basse-Autriche) en 1732, et mort à Vienne en 1809, il fut influencé de plus en plus par le courant du "Sturm und Drang". Il composa environ 105 symphonies, qui constituèrent progressivement la transition entre l'apogée du classicisme et l'irruption qui serait celle du pré-romantisme - un courant qui allait déboucher avant tout sur Beethoven et sa révolution musicale à travers le romantisme...

 

 

 

 

 

 

Joseph Haydn (1732-1809)

 

 

Joseph Haydn : "Symphonie N°101 en ré majeur", dite "L'Horloge" - "Andante" (deuxième mouvement) : cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=KzvUTY8iaXc

 

 

   L'autre grand compositeur de l'époque classique à son apogée - autrichien, comme Haydn -, fut, comme nous le savons (et à quel point !), Wolfgang Amadeus Mozart, né à Salzbourg en 1756, et mort à Vienne en 1791 - donc mort à l'âge de 35 ans... Il composa au total 41 symphonies, dont une bonne dizaine sont considérées comme de véritables chefs-d'oeuvre (à partir de la la 25ème, sauf quelques exceptions - dont le niveau est perçu le plus souvent comme juste un peu en-dessous de celui des autres). Alors qu'il tutoya parfois le pré-romantisme, dans son opéra "Don Giovanni" (pour son "Ouverture", et en ce qui concerne la scène finale, avec "La Mort de Don Giovanni"), et pour des parties de son "Requiem" (sa dernière partition, qui fut achevée par Franz Xaver Süssmayer, chef d'orchestre et compositeur autrichien), ce ne fut pas le cas dans le domaine symphonique. Par contre, Mozart fit souvent ressortir lui aussi dans ses partitions symphoniques des influences très liées au "Sturm und Drang", tout en développant sa grande originalité...

 

 

 

 

 

 

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

 

 

"Symphonie n°40 en sol mineur" - "Molto allegro" (premier mouvement) : cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=NxV9VytEm9c

 

 

   Avec Ludwig van Beethoven (né à Bonn en 1770, et mort à Vienne en 1827), nous en arrivons, pour ses deux premières symphonies, à la fin du symphonisme de l'époque classique, dans le cadre de ce que l'on pourrait appeler le premier Beethoven ; un Beethoven qui sera surnommé plus tard le "Maître de Bonn"... Nul n'ignore qu'il composa neuf symphonies, dont la dernière avec choeurs (dans le cadre du mouvement final). Mais, en fait, il avait commencé une dixième symphonie, que certains musicologues tentèrent de terminer, sans que cela soit - à mon avis - très convainquant. Ces neuf symphonies furent composées et créées entre 1799 et 1824. Mais, ce qui nous intéresse ici, ce sont ses deux premières symphonies, au sein desquelles on ressent parfois assez nettement des influences provenant de Haydn et de Mozart, un phénomène qui fut - et reste toujours - très important dans l'histoire des arts, car c'est en s'appuyant sur les traditions ou héritages que l'on peut mieux arriver à les transcender, à les remettre en cause. De ce point de vue, Beethoven apparaît comme une sorte d'archétype...

 

 

 

 

 

 

Beethoven jeune (1770-1827)

 

 

"Symphonie n°1" - "Andante cantabile con moto" (deuxième mouvement) : cliquer sur le lien ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=UMDhbdGDBTo

 

 

 

Jean-Luc Lamouché

 

23 mai 2019

 



24/05/2019
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